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Iris de Sibérie

10 ans de Convention en faveur des iris de Sibérie

Une convention fut conclue entre la mairie de Kembs et les Amis de la Petite Camargue Alsacienne pour un entretien léger d’une zone naturelle d’un bras mort rhénan à Kembs-Loechlé, où fleurissent les Iris sibirica, espèce protégée au niveau national. Cette zone a ensuite été intégrée dans la Réserve Naturelle et l’entretien est réalisé aussi par les salariés  de l’Association PCA en partenariat avec la/les personne(s) chargée(s) du suivi grâce à l’autorisation délivrée par le conseil scientifique de la réserve naturelle.

L’iris de Sibérie est une plante un peu mythique pour les protecteurs de la nature, à la fois belle, typique et menacée, au nom un peu mystérieux tout comme l’anémone pulsatille, la gentiane pneumonanthe, l’aster amelle, ou encore les ophrys araignée ou bourdon …

De 1997 à 2006, jusqu’à la parution du décret du 27 juillet 2006, c’est une Convention temporaire qui a permis de faire un entretien hivernal et un suivi de floraison de la seule station originelle d’Iris sibirica du Haut-Rhin, bien décrite par Vincent RASTETTER dans les dossiers successifs concernant la Petite Camargue Alsacienne, notamment les bulletins SIM en 1971 et 1979, observée dès 1982 par M. Jean MONNIN pour les iris, en 1993 par M. Edmond HEROLD, du Conservatoire des Sites Alsaciens également, pour une description botanique.

Dès le départ, la commune de Kembs a préféré conclure un accord pour la gestion avec les Amis de la PCA implantés localement qui proposaient un « groupe de travail » local pour associer les agriculteurs riverains à des membres actifs des APCA et du CSA au suivi du site, dans l’objectif partagé de pérenniser la station grâce à un entretien léger, principalement en hiver, et d’encourager les habitants de Kembs à sauvegarder ce site exceptionnel.

L’accord a profité des bonnes dispositions du maire de Kembs, Mr Kielwasser, envers les espaces naturels et de l’action pédagogique de la Petite Camargue Alsacienne, avec Odile Schiffli, Bertrand Scaar, Philippe Knibiely …

La station est située dans la partie sud d’un bras mort du Rhin, entouré de champs de maïs, difficilement accessible la première année, envahi par des ronces buissonnantes et des rejets de saule et de prunelliers dans le fond du bras, large de moins de 10 mètres … On a trouvé les outils les plus efficaces, la faux à broussailles, la serpe, la scie pour les branches … la fourche pour transporter la matière sèche coupée … Il faut aviser des surfaces à faucher, des branchages à couper, en hiver, et des plantes envahissantes à réduire en période de croissance, selon les occasions (solidages, ronces …).

En période de floraison, à la fin du mois de mai, la floraison est comptabilisée par la méthode bien éprouvée de M. Jean Monnin, à l’aide d’une dizaine de baguettes de 2 m de long, en avançant par bandes successives (en ménageant les plants épars !) et en comptant les hampes, qu’elles portent des fleurs, des boutons, ou des fruits … Les fleurs sont éphémères, mais au nombre de 3, 4 ou 5 par hampe, venant successivement selon la chaleur et l’humidité, pendant 2 à 3 semaines …

Des rapports annuels ont été remis à la mairie de Kembs et aux membres du groupe de travail, agrémentés de photos de fleurs en situation, et de graphiques pour suivre l’évolution. On a observé des floraisons plus abondantes en 1998 et 1999 surtout, en 2006 aussi comme en 1984 … des floraisons très réduites en 1990, 1994, 2001 (l’année la plus pluvieuse !)

Les graines de Kembs ont permis de coloniser plusieurs autres sites, grâce au travail de M. Monnin, à Rosenau d’abord, à St-Louis aussi, avec un succès remarquable, mais les fleurs sont trop peu visibles depuis les circuits balisés. Il est plus facile de voir la fleur dans le jardin de M. Uhl à Kembs, en attendant que l’étang de pêche soit recolonisé … la plante était répandue avant le creusement du Grand Canal d’Alsace !

Au-delà de notre région frontalière, il est possible de voir des iris de Sibérie dans d’autres situations, ce qui est très intéressant et utile pour apprécier l’environnement qui leur convient, que ce soit le Rhin supérieur en Allemagne comme au Bodensee, à Eriskirch en particulier (150 km à l’Est), et au Wollmatinger Ried près de Reichenau, où une maison de la nature leur est consacrée, ou dans les rieds du Bas-Rhin comme à Herbsheim (100 km au Nord), dans des espaces protégés du CSA, facilement accessibles, où fleurissent aussi des glaïeuls des marais.

Iris de Sibérie, fleur protégée au plan national est une plante typique des Rieds alsaciens. Cette plante venue de l’Est est une plante rustique qui aime le soleil et l’eau. Elle est devenue rare en Alsace et très rare dans le reste de la France.

Description : L’iris de Sibérie a un feuillage gracieux comme les graminées ornementales. Il atteint des hauteurs et largeurs de un mètre.

Fleurs : Les fleurs gracieuses et allongées sont portées en mai-juin.

Cultivars : Il y a plusieurs cultivars d’iris de Sibérie dans les teintes de blanc, toutes les nuances et intensitées de bleu jusqu’au pourpre foncé.

Exigences : Les iris sibirica acceptent beaucoup l’humidité l’été et même une immersion jusqu’à 10 cm . Cependant ils doivent demeurer au sec pour l’hiver.

Cette espèce supporte bien les lieux mi-ombragés ou omgbragés, cependant la floraison sers moins abondante.

Hubert Fagot, le 17 juin 2011

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